[Espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (Loire)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0124 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Le babiroussa, espèce rare des îles Célèbes. Le mâle porte quatre défenses. Deux d'entre elles, en poussant, lui transpercent petit à petit le crâne. Adresse de prise de vue : Espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine, Combe Plotton, 42800 Saint-Martin-la-Plaine.
historique Après avoir contenté son public vingt années durant, la parc zoologique de Saint-Marin-la-Plaine poursuit en 1992 deux vocations parallèles. D'une part conservatoire pour les espèces en voie de disparition et d'autres part pédagogique.
historique "Les zoos et les parcs animaliers ont aujourd'hui leur rôle à jouer pour la sauvegarde des animaux en voie de disparition". Pierre Thivillon et Marc Boussekey, respectivement directeur et conseiller scientifique du parc de Saint-Martin-Ia-Plaine, en sont intimement persuadés. Voilà en effet dix années qu'ils ont entrepris de transformer leur zoo en un conservatoire pour les espèces animales protégées et en voie de disparition. "Cela s'est fait petit à petit", racontent-ils. Tout a commencé avec l'histoire des gorilles. Platon, puis Alexis, deux gorilles élevés par des particuliers puis confiés à Pierre Thivillon. Le premier est arrivé en 1977 et, depuis, un peu grâce à lui, le zoo de Saint-Martin-Ia-Plaine a obtenu une reconnaissance internationale. Un formidable atout également pour le public qui peut ainsi découvrir des spécimens qu'il n'aurait sans doute jamais eu l'occasion de rencontrer. "Nous n'avons rien inventé", raconte modestement Marc Boussekey, un ancien prof de sciences naturelles qui garde toujours sa vocation de pédagogue en promenant des groupes d'enfants entre les enclos de loups et de lions, leur expliquant les moindres grognements ou attitudes. Passionné, comme l'est Pierre Thivillon, il s'est largement inspiré de ce qui se faisait déjà aux Etats-Unis, en Allemagne et en Angleterre, où pédagogie et plans d'élevage sont déjà bien développés. Le parc de la Loire est également équipé, depuis 1991, du système de puce Isis et enregistre ainsi ses animaux sur fiches. "Mais nous ne privilégierons jamais la technique aux dépens des animaux, souligne le directeur. Nous ne posons ses puces que sur les bêtes qui en ont vraiment besoin". Ainsi des loups à crinière, des babiroussas, des panthères de Chine ou du Sri-Lanka ont trouvé pension dans ce parc accroché sur le coteau au-dessus du val de Gier. Dans la nature, on en dénombre quelques milliers ou parfois centaines, dans les zoos du monde entier, ils bénéficient des "programmes" bien spécifiques des plans d'élevage européens. Et sont parfois l'objet d'une réintroduction bien contrôlée dans le pays d'origine. Pour chaque espèce, un "studbook" est créé à l'intérieur duquel sont répertoriées toutes les caractéristiques de ces animaux de zoo, en voie de disparition et même parfois d'extinction totale, ainsi que leurs lieux de résidence. II s'agit d'un véritable outil de gestion de la population animalière et notamment au niveau génétique. Toutes les espèces ne sont pas encore "bookées", un travail de longue haleine. "'Avant, on avait plutôt l'habitude de faire tout et n'importe quoi en la matière, explique Marc Boussekey, maintenant, tout est mieux contrôlé". Ainsi, pour chaque espèce, on choisit un scientifique dans un zoo qui s'est fait une spécialité dans la reproduction et qui connaît parfaitement l'animal qui fera l'objet du studbook. L'"élu" sera chargé de contrôler ce livre de bord, de gérer et de conseiller les scientifiques des autres zoos possédant également le spécimen. Des réunions sont ainsi organisées dans le monde entier et le zoo de Saint-Martin-la-Plaine ne touche aucune subvention pour cela. "Si l'on voit que l'animal ne se reproduit pas chez nous, il peut y avoir des échanges. Nous sommes simplement dépositaires des animaux, nous ne les possédons ou ne les achetons pas", confie Pierre ThivilIon, qui est également membre de la commission de certificat de capacité pour les zoos auprès du ministère de l'Environnement et adhérent de l'EAZA, association européenne des zoos et aquariums. "Je n'ai jamais essayé de chiffrer le coût de ces opérations", précise-t-il. Ici, tout est question de bénévolat. Ces programmes d'élevage sont aujourd'hui plus qu'utiles dans la conservation des espèces en voie de disparition. Il y a une vingtaine d'années, quand une espèce était menacée, on avait tendance à la faire reproduire de façon intensive et sans se soucier du géniteur. Un mâle pouvait avoir plus de quarante petits. La consanguinité devenait un véritable problème et pour certains cas, on observait un taux de mortalité infantile élevé. Maintenant, des généticiens sont chargés d'étudier le problème. Par exemple, pour le tamarin lion, dont le zoo possède deux spécimens depuis l'automne, "au départ, il y avait très peu d'individus. Et c'est la première fois qu'on s'est dit, il ne faut pas faire n'importe quoi. Un généticien a donc étudié le cas pour conserver le maximum de gènes afin que l'animal puisse se réadapter dans la nature". "L'idée est qu'avec 250 individus et un nombre de géniteurs suffisant, on pourra conserver l'hétérogénéité pendant deux cents ans". De la même façon, une étude avait été réalisée pour le cheval de Prjewalski, le dernier cheval sauvage. "Mais là, on avait pris l'affaire dans le sens inverse. Il y avait déjà, eu reproduction et l'objectif était de diminuer le taux de consanguinité". Ces plans génétiques serviront ensuite à d'autres espèces, gérés par les scientifiques des zoos concernés. En France, il y a actuellement [en 1992] sept zoos qui intègrent ses plans européens d'élevage, les zoos de Vincennes, de Palmyre à Royan, de Doué-la-Fontaine, de Romanèche-Thorins, de Villars-les-Dombes, de Mulhouse et bien sûr Saint-Martin-la-Plaine. Enfin, Marc Boussekey et le zoo de la Loire devraient prochainement être chargés du studbook des cacatoès des Philippines. Le scientifique lyonnais, qui prépare aussi une publication scientifique sur l'ara rubrogenys de Bolivie centrale, a travaillé dans la nature avec ses oiseaux et est devenu un spécialiste de leur reproduction. Suprême récompense pour des années de travail au service des bêtes. Source : "Le sanctuaire des bêtes" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 20 avril 1992, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05177.
note bibliographique "Le zoo fait ses classes" / N.B. [Nathalie Blanc] in Lyon Figaro, 20 avril 1992, p.3. - "Une passion communicative" / N.B. [Nathalie Blanc] in Lyon Figaro, 20 avril 1992, p.3. - Site Internet. [En ligne] : http://www.espace-zoologique.com/ (consulté le 17-09-2014).

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